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                                   L’école autrement

 

                                   Outre les apprentissages fixés par les lois organiques de 1842 pour l’école primaire par Nothomb, celle de 1850 pour l’enseignement moyen, la loi Van Humbeeck de 1879 réorganisant les réseaux, la nouvelle répartition entre écoles d’Etat, provinciales, communales, épiscopales (nous en sommes une), libres ; enfin la loi Poullet de 1914 prône l’obligation scolaire jusqu’à 14 ans, la gratuité et la création d’un quatrième degré. Il va sans dire que de nombreuses autres lois créèrent des types d’enseignement différents et des écoles spécifiques pour les filles.

 

                                   L’école pendant la guerre prendra également d’autres missions. Ainsi, suite à l’épidémie de typhus en 1914-1915, se pose le problème de l’hygiène.

Au début de la guerre, le 7 octobre 1914, une proposition du président de l'association des coiffeurs fut mise en application. Elle consistait à ce que les coiffeurs de la ville de Bruxelles aillent tondre les enfants gratuitement dans les écoles communales.

Cette décision très généreuse fut bénéfique aux enfants car en général leurs parents ne pouvaient pas se permettre de les emmener chez le coiffeur. Les jeunes attrapaient donc souvent des infections et des maladies telles que la teigne ou autres maladies parasitaires dues au manque d'hygiène.

 

                                   L’économie contrôlée par les allemands, les tickets de rationnement, la pénurie, le blocus privent les belges et plus encore les enfants d’une alimentation suffisante voire équilibrée. Pour certains, l’affaiblissement de leur condition physique a souvent entravé leur parcours scolaire. Ils n'étaient plus aptes à suivre les cours ni à parcourir le chemin de l’école dû aux mauvaises conditions de vie. La situation devint si critique que les cours d'éducation physique et de natation furent suspendus ; même si par ailleurs, la présence de soldats allemands fut parfois un motif pour ne pas laisser les enfants aller au bassin de natation.

(archives de la ville de Bruxelles)

 

                                    Une école en détresse

 

 (Lettre d’une directrice d’école qui demande à l’échevin de l’aide pour les charges de l’école.)  

 

IP II 2377/4

 

                                   La directrice ne dit pas le nom de son école mais elle précise que les étudiantes viennent majoritairement de la classe ouvrière et une partie de la « très  petite Â» bourgeoisie. 15 jours avant l’envoi de la lettre (17 avril 1918), deux jeunes filles sont mortes d’anémie. De ce fait, le personnel de l’école se plaint que dans le bon qu’ils reçoivent de 7 Kg de viande, l’abattoir a envoyé 1,6 Kg d’os...Ce qui laissait l’école avec à peine 5.4 Kg de viande à manger, sans parler du prix de la viande qui dépasse les 20 francs le kilo. L’os qui ne sert pas à faire de la soupe vu que l’école reçoit un bon de distribution de soupes organisé par le C.N.S.A.. Ensuite, la directrice demande à l’échevin, qu’il recommande son école au directeur de la boucherie nationale. La directrice sait que la suppression totale de l’os est impossible mais elle essaye de marchander un morceau de la cuisse pour mieux nourrir les filles : « L’école, d’autre part ne pourrait-elle chaque semaine obtenir un morceau de la cuisse. Cela ferait un excellent rôti qui nourrirait plus agréablement les jeunes filles Â».  

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