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La vie académique sous l’occupant

 

1.Les bâtiments

 

                                         Durant la guerre, dans quelques écoles, les cours ont été parfois suspendus temporairement car certaines d'entre elles ont été réquisitionnées par l'occupant allemand à diverses reprises et pour différents motifs, comme servir de dortoir aux soldats qui stationnaient dans le pays.

 

                                         Cependant, ces occupants n'ont pas toujours respecté les établissements dans lesquels ils logeaient. Des vols de matériaux, du vandalisme ont été constatés ainsi que de la dégradation de matériel scolaire. C'est pour cela que de multiples lettres de plaintes furent adressées à l'administration pour réclamer des dédommagements. Heureusement, il y eu de la part des autorités communales des contacts avec l’administration militaire allemande. Ainsi des formulaires de remboursements, de plaintes furent envoyés auprès du personnel des écoles saccagées et ce pendant toute la durée du conflit. Ces mêmes formulaires furent également proposés dès l’armistice. A noter que les documents consultés ne sont pas toujours signés. Certains le sont par des initiales mais il ne nous fut pas possible d’identifier l’échevin de l’instruction à Bruxelles car Jacqmain fut arrêté et déporté, un autre démis de ses fonctions… Ces changements de responsables sont analysés dans le livre de Heyze où il est démontré comment l’administration belge s’est opposée aux lois de l’occupant.

 

                                         Les Allemands ordonnèrent régulièrement une réquisition de masse des objets métalliques en tout genre. En effet, des poignées de portes, des chaudrons en cuivre, des boîtes aux lettres, des crosses de porte, des sonnettes métalliques, des tirettes de chasse d’eau furent systématiquement enlevés. La raison de ces curieux emprunts réside dans le matériau de ces objets : le cuivre. Envoyés en Allemagne, ils étaient utilisés pour la fabrication d'armes, plus précisément d'obus qui étaient fabriqués à la chaîne ; première industrialisation de l’armement durant ce conflit. C'est ce type d'armes lourdes qui défigura littéralement certaines régions du pays, surtout l'ouest flamand et qui ôta la vie de nombreux de nos compatriotes.

 

5.Le corps enseignant

 

                                         Si les lieux scolaires furent perturbés, il en va de même pour certains membres du personnel des écoles. Si en temps de paix, l’instituteur était 

exempt de service, nombreux ont fait partie du contingent sur base volontaire ou comme enrôlés. Leur service consistait le plus souvent en tâches administratives ou médicales en tant que brancardiers. Leur formation était jugée fondamentale pour accomplir ces tâches. Agissant en première ligne sur le front, ils furent reconnus comme chevrons de front comme tout militaire ou combattant présent sur le front. Les chevrons de front étaient un insigne honorifique et officiel de la participation au front, à une blessure reçue au combat.

 

                                         Par ailleurs, certains enseignants ont été démis de leurs fonctions et parfois emprisonnés pendant des mois ou des années car ils n'avaient pas accepté des mesures imposées par le gouvernement militaire. Il arrivait que des enseignants refusent de donner des cours particuliers à des Allemands ou d’enseigner en flamand.

D’autres seront jugés pour acte de patriotisme comme des critiques ou injures vis-à-vis de l’occupant.

Des amendes ont été aussi été délivrées pour des délits mineurs. Par exemple, un échevin bruxellois de la fonction publique a reçu une contravention pour avoir accompli un acte de patriotisme belge et de résistance passive. Il avait fait frapper des médailles à l'effigie du roi et de la reine pour ensuite les distribuer au corps enseignant. (Archives de la ville de Bruxelles)

 

 

 

3.L’enseignement, enjeu politique

 

                                         Les contenus scolaires établis par la loi organique du 19 mai 1914 ne purent se réaliser qu’en partie. Et si les Allemands laissèrent une certaine liberté dans les matières habituelles voire même une cérémonie discrète pour la fête nationale, un décret allemand d'enseigner en Néerlandais fut imposé à la rentrée scolaire de 1916. Ce décret était d’application en Flandre et à Bruxelles  Le choix était stratégique.

Dès le 25 août 1914, arrêtés et affiches publiés par les Allemands étaient déjà traduits en flamand. Un moyen pour l’occupant de se rallier une minorité revendiquant une Flandre « affranchie de l’Etat belge Â» menée par un pasteur hollandais, Domela. De la sorte, profitant des problèmes linguistiques, en particulier de la discrimination de la langue flamande malgré sa reconnaissance par la loi de 1909, le gouvernement militaire allemand y puise de quoi exploiter sa germanisation. La Flamenpolitik, littéralement Politique des Flamands, était créée et avait pour but la soumission de la Belgique et sa germanisation. A partir de 1916, un nouveau plan fut mis au point. L'idée consistait à ce que la Belgique ne soit plus un obstacle, et ce de façon permanente à 'Allemagne qui se voulait entourée d'États inoffensifs et ouverts à l'influence culturelle germanique. Ce plan impliquait la division de la Belgique en deux éléments : flamand et wallon, et nécessitait par conséquent des mesures plus radicales comme le contrôle de notre enseignement.

Faute de temps, nous n’avons pu vérifier si les règlements scolaires allemands étaient parus dans la presse nationale. De même, la collection immense des affiches de guerre conservées aux Archives de la ville de Bruxelles ne nous fut pas favorable car ces affiches sont non classées.

 

 

4.Les élèves.

 

                                         Certaines mesures furent également imposées qui allaient à l'encontre des progrès sociaux qu'avait réalisés la Belgique au début 1914, avant l'occupation. Une loi avait été signée le 19 mai  rendant  l'instruction obligatoire pour tous les enfants, garçons et filles, jusqu'à leurs 14 ans et créant un quatrième degré d’enseignement afin de retarder leur entrée dans le monde du travail.

Notons qu'en 1900, 94 % des enfants fréquentaient l'école primaire, mais seulement 5 % terminaient les six années de ce niveau d'enseignement ! La plupart du temps, les enfants arrêtaient leurs études pour aider leurs parents et travailler. La guerre retarda de quatre ans ce grand pas en avant.

S’engager comme volontaire en ayant l’âge requis ne posa dès lors aucun souci scolaire. Il n’y aurait à ce jour, selon nos contacts auprès des instances spécifiques et scientifiques, aucune donnée chiffrée quant à l’âge moyen des jeunes enrôlés à la fin de la guerre. Il est donc fort possible que l’armée manquant de fusils ait accepté certaines recrues étant en léger déficit d’âge légal pour combattre. Une tombe individuelle, hors champ d’honneur dans le cimetière de Laeken, porte la mention d’un jeune tombé au front allant sur ses 18 ans.

 

                                         A la fin de la guerre, des avis aux chefs d'écoles parurent en vue de confectionner des plaques commémoratives en hommage aux enfants qui périrent des suites de la guerre et de l'occupation. Les ouvrages consultés aux monuments aux morts ne consacrent pas d’étude à ces plaques spécifiques.

 

 

 

5.Sources :

 

Archive de la ville de Bruxelles,

Référence des archives :

Accidents scolaires: assurances convention; comptes de l'économat des colonies scolaires et fardes de mutations des écoles de la 6ème division; 1914 - 1919; 1938 - 1940. AVB IP II 2183
 

Enseignement technique - Guerre 1914 - 1918 - Mesures spéciales. AVB IP II 2011

 

Conséquences de la guerre, 1918-1921. AVB IP II 2363
 

Conséquences de la guerre 1914-1918 - Mesures spéciales. AVB IP II 2373

 

sources sur le web:

https//:www.14-18.bruxelles.be, consulté le 06/05/2015 à 18h24

 

https://www.rtbf.be/14-18/, consulté le 06/05/2015 à 18h30

http://14-18-wallonie.arch.be

 

Titre

 

Rumeur d'empoisonnement des enfants à Saint-Ghislain

Description

Avis du commandant militaire en poste à Saint-Ghislain relatif au démenti d’une rumeur d’empoisonnement des enfants par l'utilisation d'un vaccin.

Fonds

Collection guerre 14-18 (Montrœul-sur-Haine)

Source

http://search.arch.be/fr/rechercher-des-archives/resultats/ead/index/zoekterm/Collection+1914-1918/eadid/BE-A0524_706022_708239_FRE

Lieu de conservation

Archives de l'État à Mons

Date

28 novembre 1914

Droits

© 2014 Archives de l’État en Belgique. Tous droits réservés

  

 

 

 

 

 

 

 

 

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